Terminons par le volume.
………. 3) RÉVERBÉRATION / VOLUME :
Jusqu’à 5 millisecondes entre l’émission vocale et le retour à l’oreille, on entend une réverbération. Ce qui correspond, dans l’air, à environ 2 mètres de parcourus par le son. Donc à un objet situé à 1 mètre.
Exemple : prenons 6 millisecondes (pour être supérieur à 5 millisecondes et faciliter le calcul). Dans l’air, la vitesse du son est d’environ 340 m/s. Comme x = vt (distance x, vitesse v, temps t), on trouve x = 340 x 0.006 donc x = 2 mètres. Pour que le son parcourt au total aller/retour ces 2 mètres, la paroi réverbérante est située à 1 mètre.
« Quand on tape sur une table, quand on parle dans une pièce, on obtient des formes acoustiques qui sont particulières à l’objet et à la pièce. La parole n’est pas la même dans toutes les pièces, il y a des échos, des réverbérations qui dépendent des volumes, de la distance, de la hauteur… et qui donnent des formes différentes aux sons »(1).
« Quand on ferme les yeux on sait où l’on est, si la pièce a un plafond haut ou un plafond bas, les impressions de distance, d’ouverture, de cloisonnement, de fermeture, tout cela est aussi acoustique. C’est la raison d’ailleurs très psychologique pour laquelle certaines personnes se sentent mal à l’aise dans une cabine audiométrique : elles savent qu’il y a des murs, il n’y a pas de réverbération, on a l’impression d’être dans un vide alors qu’on sait pertinemment qu’on est limité et c’est une sensation fort désagréable de ne pas avoir de correspondance entre ce qu’on voit et ce qu’on entend. C’est désagréable car l’audition est plus fondamentale que la vision pour l’organisation et la perception des volumes « (2).
« Le volume des lieux est un mélange d’échos et de timbres remarquablement organisés dans le temps. L’enfant sourd ne connait pas le volume des lieux où il évolue. Toute la structuration de l’espace est perturbé chez l’enfant sourd, avant même qu’il soit question de parler. Et nous avons beaucoup de mal à imaginer ce qu’est un monde à deux dimensions dans lequel on doit évoluer, tant la perception de l’espace est profondément marquée dès notre toute première enfance. On ne prend conscience de l’importance de ces informations que lorsqu’elles manquent, on ne les remarque plus tant elles sont intégrées à notre vie de tous les instants. Dans la surdité acquise, où l’image du monde extérieur est organisée, la vision supplée aux difficultés perceptives de distances et volumes »(3).
JYM
Cela fait maintenant deux ans que j’ai la chance de vous faire connaître le Professeur Jean-Claude LAFON.
Merci à tous et Bonne Année à tous
(1) Professeur J.C. LAFON « texte sur le langage exposé oral Délémont 1977 » page 15.
(2) Professeur J.C. LAFON « texte sur le langage exposé oral Délémont 1977 » page 16.
(3) Professeur J.C. LAFON « les enfants déficients auditifs » page 19.