« La découverte du monde extérieur par l’enfant et la construction de sa relation avec le monde extérieur constituent progressivement ce qu’on appelle son langage »(1).
« Le langage c’est quelque chose qui est intériorisé, dont la parole est l’expression »(2)
« Le langage est le forme des mouvements de l’âme. Il ne fait pas que les figurer : il les suscite, les détermine, les oriente, les élève à la conscience. Il constitue l’esprit »(3).
« L’âme – vocable si nécessaire, bien qu’évasif comme son objet – c’est d’abord ce principe d’individualisation supposé distinct du corps où il germe, le pénétrant et ne faisant qu’un avec lui dans le vivant. Mon âme, c’est mon champ de forces, ma nature, mon être dans sa seule immanence, l’unique substance et la halo psychique de mes divers moi (à la différence – relative et non absolue – de mon esprit qui est mon être en mouvement vers l’Etre, donc éveillé à la transcendance de l’Etre en lui) »(4).
« …l’âme est en nous ce qui nous permet de désirer, de ressentir, de nous émouvoir, de résonner, de ressentir, de conserver mémoire de toute part, même enfouie, même inconsciente de notre vécu et, par-dessus tout, de communier par affect ou par amour… L’esprit est en nous ce qui nous permet de penser, de raisonner, de concevoir, d’organiser, de réaliser, d’accumuler consciemment les expériences en vue d’un savoir et, par-dessus tout, de communiquer par échange. En exploitant les ressources phoniques du français, j’ai eu l’occasion d’avancer des formules qui se voulaient « percutantes », telles que : « L’esprit raisonne, l’âme résonne », « L’esprit se meut, l’âme s’émeut », « L’esprit communique, l’âme communie », « L’esprit yang ‘masculin’, l’âme yin ‘féminin’ « . Ces formules, au risque de trop simplifier, ont peut-être le mérite de nous montrer le lien intime qui unit les deux, tout en soulignant ce qui est spécifique à chacun »(5)
JYM
(1) Pr J.C. LAFON « Echantillonnage de textes » page 17.
(2) Pr J.C. LAFON « L’enfant sourd avant trois ans » Enjeu et embûches de l’éducation précoce, actes du colloque international organisé par l’A.N.P.E.D.A. Paris 2, 3 et 4 novembre 1979 page 145.
(3) Pierre EMMANUEL de l’Académie française (fauteuil 4), décédé en 1984, « Le goût de l’Un » page 173.
(4) Pierre EMMANUEL de l’Académie française (fauteuil 4), décédé en 1984, « Le goût de l’Un » page 16.
(5) François CHENG de l’Académie française (fauteuil 34) « De l’âme » page 40-41.