Nous sommes fin mai 1994. Je suis tout heureux car j’ai réussi à obtenir du Professeur Jean-Claude LAFON qu’il intervienne durant deux jours au siège parisien de l’entreprise pour laquelle je travaille. Une petite dizaine d’Audioprothésistes est là pour l’écouter. J’enregistre ses paroles sur cassettes à bande magnétique. Ce que je vous propose en est une retranscription écrite, non in extenso car malheureusement certaines cassettes s’avéreront de mauvaise qualité et donc inaudibles à l’écoute. Je m’en veux encore !
Professeur Jean-Claude LAFON :
Quand vous changez de 4 dB vous passez de 15% de bonnes réponses à 25%. Quand vous augmentez de 6 dB vous diminuez considérablement le nombre d’erreurs. Si à 40 dB vous augmentez de 6 dB vous ne changez rien . Autrement dit, la différence d’intensité va jouer lorsqu’on est dans un niveau où il y a des erreurs. A partir du moment où il n’y a plus d’erreurs, le différence d’intensité ne va plus jouer. Vous n’avez donc pas intérêt à corriger au-delà de cette valeur là. Pas trop fort. Il faut se trouver néanmoins au dessus du seuil, d’une certaine valeur : en principe 25 dB au-dessus du seuil.
dB = rapport de niveau. C’est parce que cela correspond à la sensation qu’on a choisi ce niveau là. C’est donc une unité psychophysiologique. C’est comme le son, il y a un son lorsque la variation de pression est perçue par l’oreille. Pour chaque sujet il y a une quantité utile et opérante d’information : cela veut dire que pour reconnaître une structure de parole (dans le bruit ou filtrée…) il faut une certaine quantité d’information (émergence suffisante de l’information), il faut qu’elle soit utile (qu’elle serve à quelque chose), qu’elle soit opérante (c’est-à-dire que vous sachiez vous en servir = avoir dans votre système mémoriel les qualités nécessaires pour la reconnaître et l’identifier). Ce sont des qualités de reconnaissance de forme et non des qualités acoustique. Cette courbe est une courbe psychophysiologique de reconnaissance de forme, on peut mettre des dB ou n’importe quelle autre unité. Pour nous c’est l’acoustique, on va mettre là un rapport S/B.
La lecture labiale s’acquiert avec la parole. On arrive à la fin de l’acquisition vers 10-12 ans
JYM