Je n’entendrai plus le silence Avant qu’il parte j’en avais peur Mais là il est absent et ça c’est pour toujours – Angèle

On l’aime, on l’aime pas… Quoi qu’il en soit l’un de ses derniers tubes, j’entends, décrit l’angoisse que procure les acouphènes. Sans le nommer, elle arrive au grès des paroles à résumer la présence et les troubles causés par un acouphène : les troubles du sommeil associées, que le fait de ressasser son acouphène l’entretien, l’importance du bain sonore pour le masquer et dans un dernier couplet frénétique la nervosité provoquée par sa présence.

Au passage, rappelons l’importance dans notre patientèle de rabâcher les mesures de protection des oreilles en présence de loisirs bruyants, en particulier la population des musiciens (44% des musiciens ressentent une sensation d’acouphène contre 20 % de la population générale ; JNA)

➡️ Interview par brut au sujet de ses acouphènes : https://bit.ly/2xrm8hb

Monitorage du « mixing point » du bruit composite des paramètres « anti-acouphènes » des aides auditives – version 1.2

Les méthodes in vivo, après avoir s’être cantonnées strictement à l’application de méthodologies, se retrouvent partout : simulation acoustique, vérification phonétiques (usage du test ling6), vérification des critères de réglages hors méthodologies (compression fréquentielle, MPO, etc….). On peut désormais les utiliser pour la réalisation d’un mixing point hyper précis pour le traitement des acouphènes (même si je n’aime pas le terme de traitement…) :

Les méthodes in vivo, après avoir s’être cantonnées strictement à l’application de méthodologies, se retrouvent partout : simulation acoustique, vérification phonétiques (usage du test ling6), vérification des critères de réglages hors méthodologies (compression fréquentielle, MPO, etc….). On peut désormais les utiliser pour la réalisation d’un mixing point hyper précis pour le traitement des acouphènes (même si je n’aime pas le terme de traitement…) :

mixing point acouphène blog audioprothésiste audition geny

schémas du mixing point

Je partage ici une manoeuvre expérimentale que je réalise avec le système Astera et freefit d’Otometrics. Plusieurs améliorations permettent désormais de réaliser efficacement et rapidement le masquage d’un acouphène (compter un bon trois quart d’heure pour réaliser cette technique). Pour le bien de la démonstration, j’utilise un appareil PURE MICOM 3 MI, écouteur de taille S de la marque SIEMENS.

Cette procédure est utile pour bien « monitorer » la réalisation du point de mélange masquage/acouphène. Elle doit bien évidemment être accompagnée de nombreuses explications sur les acouphènes et de questionnaires type THI pour « scorer » la sensation d’acouphène, sa répercussion sur la qualité de vie  et l’évolution dans le temps. Cette méthode fonctionne dans 60/70 %, même chez les sujets ne présentant qu’une très légère augmentation des seuils auditifs (panel de 16 personnes). j’aborderai ici que la partie technique.

Pour paraphraser mon ami Xavier DERLECE, une bonne audiométrie est une audiométrie faite aux inserts ! Alors ne nous dévoyons pas, dans le cadre d’une prise en charge d’un acouphénique, soyons le plus précis possible, eu égard à la souffrance ressentie par le client/patient ! Je ne reviendrais pas sur cette approche, pour plus d’infos consultez les pages suivantes >>ICI<<

A noter que je pratique une audiométrie par 1/6ème d’octave ce qui facilite par la suite la recherche de la hauteur de l’acouphène.

Dans un second temps, ASTERA permet, via le module « acouphène », d’enregistrer les caractéristiques clefs de l’acouphène : hauteur, intensité, masquabilité, qualité du masque, mixing point. les acouphènes larges bandes restent néanmoins difficile à préciser. Dans ces cas là, je définis les bornes fréquentielles de l’acouphène. De même pour les acouphènes qui varient (l’important est d’être facilement accessible pour l’acouphénique pour enregistrer les valeurs « hautes » de l’acouphènes, en cas de « crise »).

2013-12-14_1152

Dans ce cas, nous enregistrons un acouphène à +/- 4KHz avec une intensité de 6 dB SL. Lors de l’acouphénométrie, l’acouphène était masqué à 10 dB SL avec un bruit NB. Il est remarquable, quasi systématiquement, d’enregistrer des valeurs d’intensité très faibles : entre 0 et 6 dB SL…

Une fois que les caractéristiques précises de l’acouphène sont établies le plus précisément possible, j’utilise le module freestyle du freefit pour visualiser en fréquence et en intensité le « masquage » de l’acouphène procuré par l’aide auditive comme suit :

enregistrement réglage anti acouphène astera audition geny

Au niveau de l’audiométrie SPL droite ci dessus, je manipule les curseurs de réglage du PURE pour générer un pic plus large en fréquence que l’acouphène avec une intensité plus ou moins égale dans un premier remis à l’acouphène percu (vous pouvez remarquer, autour du 4KHZ, l’émergence de la courbe orange qui correspond au « masquage »). Après moult réglage, cette personne admet ressentir une amélioration de sa qualité de vie (THI à l’appui).

Conclusion : sans supprimer la présence de l’acouphène, on peut désormais quantifier et qualifier l’acouphène précisément et rigoureusement, apporter des solutions dans plus de 50 % du temps. Encore une victoire de canard 🙂