LAFON 19 L’IDENTIFICATION DE L’ADULTE (1)

Tout au long de ce que je vous ai écrit à propos des listes du test phonétique, le terme erreur ou distorsion phonétique est souvent revenu.

Tout au long de ce que je vous ai écrit à propos des listes du test phonétique, le terme erreur ou distorsion phonétique est souvent revenu.

Mais on peut se demander quelles erreurs/distorsions sont les plus facilement commises par l’adulte.

 

Le Professeur LAFON nous éclaire sur celles-ci pages 196 – 197 de son livre « Le test phonétique et la mesure de l’audition » où il livre ses statistiques réalisées sur les distorsions phonétiques faites, d’un côté par l’adulte sourd et de l’autre par l’adulte entendant souffrant d’un trouble d’intégration :

« Une deuxième série de résultats concerne des adultes  entendants et sourds. Nous en avons choisi une centaine qui présentaient, pour les uns des surdités (surdités congénitales, surdités acquises traumatiques, labyrinthisation d’affections d’oreille moyenne, surdités de sénescences), pour les autres des difficultés de compréhension (perturbations d’intégration). Ces derniers ont été classés en fonction des résultats donnés par le test phonétique sur leur niveau d’intégration…

Nous trouvons statistiquement les perturbations suivantes chez le sourd :
  • de 10 à 8% f
  • de 8 à 6% v, m, an, d n, p
  • de 6 à 4% on, b, s, i, z
  • de 4 à 2% t, œ, r, je, in, ch
et dans les difficultés de compréhension :
  • de 12 à 10% f, n
  • de 10 à 8% v
  • de 8 à 6% d, b, p
  • de 6 à 4% z, in, ch, s, t, l, r
  • de 4 à 2% an, j, on, m

La comparaison de ces deux statistiques montre que… les phonèmes /f/, /n/et /ch/ sont relativement mieux perçus par le sourd ; /f/ 8.1% contre 11.3% ; /n/ 6.3% contre 11% ; /ch/ 2.1% contre 4.6%… /r/ 2.4% contre 4% ; /in/ 2.1% contre 5.1%…

Inversement… le /on/ est moins bien perçu par le sourd (5.7% – 2.7%), de même que le /m/ (7.2% – 2.1%)… Notons encore le phonème /œ/… (2.7% -0.5%) et le /an/ (7.2% – 3.8%)… Les autres variations ne se distinguent pas des marges d’erreurs… les qualités acoustiques des phonèmes expliquent les difficultés de compréhension »

 

Ces mêmes lignes, en langue anglaise, pages 197 – 198 du livre « the phonetic test and the measurement of hearing », pour une diffusion internationale Emoji :

« A second series of results concern adults. Here again, we considered two groups : deaf subjects (congenital deafness, traumatic deafness, middle-ear affections, deafness of old age) and subjects with normal hearing but comprehension difficulties (integration troubles). The latter were classed according to their integration level as indicated by the phonetic test…

We find the following distortion frequencies in the deaf adult :
  • from 10 to 8% f
  • from 8 to 6% v, m, an, d, n, p
  • from 6 to 4% on, b, i , s, z
  • from 4 to 2% t, œ, r, je, in, ch
and in the adult with comprehension difficulties :
  • from 12 to 10% f, n
  • from 10 to 8% v
  • from 8 to 6% d, b, p
  • from 6 to 4% z, in, ch, s, t, l, r
  • from 4 to 2% an, j, on, m

Comparison of the two above lists shows that… the deaf adult perceives the phonemes  /f/, /n/ and /ch/ rather better than the adult with identification difficulties : /f/ 8.1% as compared to 11.3%, /n/ 6.3% as compared to 11% and /ch/ 2.1% compared to 4.6%… /r/ 2.4% and 4%, /in/ 2.1% and 5.1%…

In the other hand… the /on/ is not perceived so well by the deaf subject (5.7% – 2.7%), nor is the /m/ (7.2% – 2.1%)… We may also mention the /œ/… (2.7% – 0.5%) and the /an/ (7.2% – 3.8%)… The other variations are not statiscally significant… the acoustic properties of the phonemes explain the comprehension difficulties »

 

Vous allez sûrement  relire plusieurs fois ces phrases écrites par le Professeur LAFON.

Peut-être pour les trouver d’une banalité affligeante, peut-être pour les trouver géniales car elles répondent à une question que vous vous posez depuis longtemps.

 

Pour ceux qui aimeraient des renseignements du même ordre pour les enfants, je tiens à leur disposition les pages 193 à 195 du livre du Professeur LAFON « le test phonétique et la mesure de l’audition ». Merci de m’en faire la demande.

 

JYM

LAFON 18 MA PRATIQUE QUOTIDIENNE DU TEST PHONÉTIQUE

Je n’utilise pas la liste d’intégration pour la raison donnée dans « LAFON 14 LA LISTE D’INTÉGRATION ».
Mais peut-être ai-je tort !

Je n’utilise pas la liste d’intégration pour la raison donnée dans « LAFON 14 LA LISTE D’INTÉGRATION ».
Mais peut-être ai-je tort !
Je viens de relire ce LAFON 14 et il me semble, à la réflexion, que la figure 10 page 154 pourrait apporter un approfondissement dans ma pratique.
A suivre donc.
Il y a sûrement maintes manières d’envisager la passation des trois autres épreuves que sont la liste cochléaire, la liste de recrutement et la liste de balayage.
Pour ma part il me semble important de savoir, en premier lieu, si la personne que l’on veut appareiller a un trouble d’intégration ou en est exempt. Pour cela je pratique, de suite, la liste de balayage.

  • Si la personne est exempt d’un trouble d’intégration, donc si seule la cochlée est en cause, cela devient un « simple » problème d’audibilité que je peux penser nettement améliorer avec l’appareillage auditif.
    Dans un tel cas, je continue donc par la liste cochléaire puis la liste de recrutement si besoin (en cas de vertiges associés, en cas de distorsion spatiale ou en cas de distorsion spatiale aggravée).
    Au niveau de l’appareil choisi, le haut de gamme est à privilégier si financièrement cela est possible car la personne pourra tirer avantage des réducteurs de bruit, des nombreux canaux, des divers algorithmes embarqués…
  • Si, par contre, la personne a un trouble d’intégration, il sera difficile de redonner une bonne compréhension avec l’appareillage auditif spécialement dans un milieu bruyant.
    Au niveau de l’appareil choisi, un entrée de gamme voire un moyen de gamme peut alors suffire car le problème n’est plus purement physiologique, il est devenu neuro-physiologique et physio-psychologique.
    Je continue tout de même ici aussi par la liste cochléaire et la liste de recrutement si besoin (en cas de vertiges associés, en cas de distorsion spatiale ou en cas de distorsion spatiale aggravée).
    L’appareillage doit, dans les deux cas, diminuer au maximum le nombre d’erreurs phonétiques commises.

Mais, je sais que les résultats seront meilleurs lorsque la personne n’a pas de souci d’intégration.
Pour quantifier l’apport de l’appareillage, je recherche le gain prothétique vocal.
J’utilise pour cela, en champ libre, les éléments de la liste cochléaire à des niveaux décroissants allant de 90 dB SPL à 40 dB SPL par pas de 10 dB SPL.
Je pratique ainsi oreille par oreille sans appareil, puis après avec appareil, en utilisant les mêmes mots pour un même niveau.
Je pense à utiliser le tableau mis en avant par Xavier BASCLE (voir « LAFON 7 LA LISTE COCHLÉAIRE (2)« ) pour vérifier que l’apport de l’appareillage est réellement significatif.

 

J’espère vous avoir convaincu, tout au long de ces 18 parutions, de l’intérêt à utiliser le Test Phonétique du Professeur J.C. LAFON. Mais le Professeur J.C. LAFON a beaucoup écrit ou dit après ce livre de 1964 « Le Test Phonétique et la Mesure de l’Audition ». Je vais essayer de porter à votre connaissance, dans les prochaines parutions, les sujets qui ont attiré mon attention.

Merci.
JYM

LAFON 17 DIE LISTEN DER PHONETISCHEN TESTS AUF DEUTSCH‏

Au cours du dernier Congrès des Audioprothésistes qui s’est déroulé en Avril 2015, j’ai eu l’occasion de rencontrer un confrère intéressé à avoir les listes du test phonétique en langue espagnole car lui-même parle l’espagnol et certains de ses patients le parle en tant que langue maternelle.

Au cours du dernier Congrès des Audioprothésistes qui s’est déroulé en Avril 2015, j’ai eu l’occasion de rencontrer un confrère intéressé à avoir les listes du test phonétique en langue espagnole car lui-même parle l’espagnol et certains de ses patients le parle en tant que langue maternelle.

 

Cela m’a donné l’idée de communiquer les listes du test phonétique dans toutes les langues dont je possédais une trace écrite.

 

Je termine donc aujourd’hui avec l’allemand, parlé dans au moins 33 pays, ce qui représente environ 100 millions d’habitants.(1)

 

On trouve ces listes en pages 43 à 45 du Bulletin d’Audiophonologie Volume 2 – Numéro 1 – Année 1972 intitulé « LE TEST PHONETIQUE THEORIE et PRATIQUE », elles ont été réalisées par Heidrun VINCENT-SORRIES :
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img665

 

Il ne semble donc pas y avoir de liste de recrutement en allemand.

 

JYM

 

(1) d’après le paragraphe intitulé « Nombre de locuteurs par pays » trouvé sur : http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9partition_g%C3%A9ographique_de_l%27allemand

LAFON 16 LAS LISTAS DE PRUEBA FONETICA EN ESPANOL‏

Au cours du Congrès des Audioprothésistes qui s’est déroulé en avril 2015, j’ai eu l’occasion de rencontrer un confrère intéressé à avoir les listes du test phonétique en langue espagnole car lui-même parle l’espagnol et certains de ses patients le parlent en tant que langue maternelle.

Au cours du Congrès des Audioprothésistes qui s’est déroulé en avril 2015, j’ai eu l’occasion de rencontrer un confrère intéressé à avoir les listes du test phonétique en langue espagnole car lui-même parle l’espagnol et certains de ses patients le parlent en tant que langue maternelle.

Cela m’a donné l’idée de communiquer les listes du test phonétique dans toutes les langues étrangères trouvées dans les écrits du Professeur LAFON.

Je continue donc aujourd’hui avec l’espagnol d’Amérique du Sud, parlé dans au moins 17 pays ce qui représente environ 330 millions d’habitants.(1)
J’écris espagnol d’Amérique du Sud car le Professeur LAFON spécifie en page 245 de son livre « the test phonetic and the measurement of hearing » :
« Based on the Spanish spoken in South Amerika; not suitable for the testing of person who speak Castilian. »

On trouve ces listes en page 246 et 247 de ce même livre :

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Cochlear lists pour liste cochléaire.
Integration lists pour liste d’intégration.

Il n’y a donc pas de liste de balayage ni de liste de recrutement en espagnol.
La liste cochléaire, quant à elle, ne possède que 12 éléments au lieu des 20 habituels.

JYM

(1) d’après le tableau trouvé sur : http://www.axl.cefan.ulaval.ca/Langues/2vital_inter_espagnolTABLO.htm

LAFON 15 – THE LISTS OF PHONETIC TEST IN ENGLISH

Au cours du Congrès des Audioprothésistes qui s’est déroulé en avril 2015, j’ai eu l’occasion de rencontrer un confrère intéressé par les listes du test phonétique en langue espagnole car lui-même parle l’espagnol et certains de ses patients le parle en tant que langue maternelle.

Au cours du Congrès des Audioprothésistes qui s’est déroulé en avril 2015, j’ai eu l’occasion de rencontrer un confrère intéressé par les listes du test phonétique en langue espagnole car lui-même parle l’espagnol et certains de ses patients le parle en tant que langue maternelle.

Cela m’a donné l’idée de communiquer les listes du test phonétique dans toutes les langues étrangères trouvées dans les écrits du Professeur LAFON.

Je commence donc aujourd’hui avec l’anglais, « …langue officielle ou langue spéciale dans au moins 75 pays du monde, pour une population mondiale de plus de 2 milliards de personnes ». (1)

On trouve ces listes en page 234 à 237 du livre du Professeur LAFON « The phonetic test and the measurement of hearing » :
img683
Sweep word lists pour liste de balayage.
Cochlear lists pour liste cochléaire.
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Integration lists pour liste d’intégration.
On s’aperçoit donc qu’il n’existe pas de liste de recrutement en anglais.
JYM

LAFON 14 LA LISTE D’INTÉGRATION

Le but de cette liste d’intégration me semble être de situer, le long des voies auditives, le lieu de la lésion provoquant un trouble d’intégration : « Lorsque l’identification par les voies auditives droite et gauche est significativement différente, il ne s’agit plus d’un trouble fonctionnel mais d’une atteinte lésionnelle… »(1)

Le but de cette liste d’intégration me semble être de situer, le long des voies auditives, le lieu de la lésion provoquant un trouble d’intégration : « Lorsque l’identification par les voies auditives droite et gauche est significativement différente, il ne s’agit plus d’un trouble fonctionnel mais d’une atteinte lésionnelle… »(1)

Pour ma part,  je n’utilise donc pas cette liste d’intégration car elle me paraît être réservée à la détection du siège de problèmes pathologiques sur lesquels l’audioprothésiste n’a aucune prise.

Le Professeur LAFON écrit en page 161 de son livre « le test phonétique et la mesure de l’audition » : « Les atteintes lésionnelles doivent être examinées comparativement à l’audiogramme tonal…Le diagnostic d’une atteinte rétro-cochléaire s’effectue par la discordance entre la perturbation phonétique beaucoup plus marquée que la baisse de l’audition des sons purs ne permet de le prévoir, par l’absence de dominance des distorsions phonétiques de type cochléaire, l’importance de l’aggravation en présence de bruit. »

Puis en page 199 de ce même livre : « Les troubles de l’audition sans surdité relèvent donc des processus d’intégration du message nerveux provoqué au niveau des cellules ciliées de l’organe de Corti jusqu’à sa diffusion au niveau des aires corticales. Nous pouvons rencontrer deux catégories de perturbation : celles qui sont liées à des lésions des circuits d’intégration auditive, celles qui répondent à des troubles fonctionnels. »

Vous trouverez la liste I (= liste 1) des mots composant cette liste d’intégration sur : http://www.college-nat-audio.fr/fichiers/img90a.pdf
Un grand remerciement au Collège National des Audioprothésistes pour avoir réalisé 5 CD d’audiométrie vocale : http://www.college-nat-audio.fr/listes-cd-audiometrie-vocale.html
Tout audioprothésiste devrait les posséder.
Le Professeur avait créé également une liste II (= liste 2), la voici extraite de la page 235 du livre du Professeur LAFON « le test phonétique et la mesure de l’audition » :

img658

On utilise les mêmes niveaux Nm puis Nm + Bm que pour la liste de balayage (voir « LAFON 12 LA LISTE DE BALAYAGE (1) » pour la valeur de ces niveaux respectifs et ce qu’ils signifient).
La liste I est, tout d’abord, émise au niveau Nm en lisant les mots horizontalement. Puis, cette même liste I est émise au niveau Nm mélangé à un niveau Bm de bruit, les mots étant lus verticalement.
La différence du nombre d’erreurs phonétique entre ces deux listes I montre le degré du trouble d’intégration pour une première oreille : « La différence d’erreurs dans les deux mesures permet de connaître de façon précise les qualités de discrimination du sujet testé. Et si l’on définit statistiquement chez le sujet normal l’intervalle de confiance de cette identification on peut reconnaître les niveaux pathologiques. » (2)
Pour tester la seconde oreille, on pratique de même en utilisant la liste II ou en reprenant la même liste I.

Précisions :
Le Professeur LAFON utilise le terme « trouble fonctionnel » dans une des phrases ci-dessus. Il nous en dit plus sur ce qu’il entend par trouble fonctionnel en page 201 de son livre « le test phonétique et la mesure de l’audition » :  ce trouble apparait lorsque « …nous n’entretenons pas le conditionnement phonétique auditif…Lorsque par ailleurs il n’est pas utile de garder un bon conditionnement ou que le sujet a peu l’occasion de parler et d’écouter, les qualités de discrimination diminuent entraînant une régression de l’identification phonétique. C’est le cas des isolés, des milieux fermés silencieux (ordres religieux), de certains travaux intellectuels entraînant une distraction auditive. »
Le trouble d’intégration est alors bilatéral et symétrique, « il n’y a pas de dominance significative d’une oreille par rapport à l’autre. »(3)
J’ai interrogé le Professeur LAFON, dans le courant des années 1990, sur la possibilité offerte par les réducteurs de bruit (balbutiants à l’époque) d’améliorer un trouble d’intégration fonctionnel. Il était très sceptique sur l’amélioration possible avec ces systèmes car lorsque le message nerveux n’est pas interprété correctement, quoiqu’on fasse il restera déficient. Donc, dès que je suis face à une difficulté d’intégration, je sais que j’aurai des problèmes à redonner une compréhension correcte dans le calme et a fortiori en ambiance bruyante.

Le Professeur LAFON utilise le terme « discrimination » dans une des phrases ci-dessus. Il nous en dit plus sur ce qu’il entend par discrimination en page 68 du livre « le test phonétique et la mesure de l’audition » :
« Les possibilités de discrimination dont nous disposons sont très importantes. On est étonné de la facilité avec laquelle parmi tous les sons complexes qui nous parviennent nous arrivons à accorder une valeur préférentielle à certains complexes acoustiques : on distingue une voix, donc une parole, parmi un groupe de plusieurs personnes, un message au milieu de bruits complexes aidés probablement par les possibilités de localisation sonore… Dans un concert on peut suivre le jeu d’un instrument que l’on choisit, le reste de l’orchestre devenant un fond sonore, nous pouvons suivre un timbre déterminé de préférence à l’ensemble des timbres instrumentaux… La discrimination repose sur une extraordinaire analyse du message nerveux, mais elle nécessite l’identification des messages acoustiques. »

Le Professeur LAFON, par la figure qui se trouve en page 154 de son livre « le test phonétique et la mesure de l’audition », nous donne, pour les surdités de perception, les limites des distorsions pour une liste de la liste d’intégration émise au niveau Nm :

img659 154

Un autre intérêt de la liste d’intégration est, pour ceux qui s’occupent d’appareillage d’enfants, de suivre les progrès de l’intégration de l’enfant au fur et à mesure de l’évolution de son âge. La figure suivante, que l’on trouve en page 152 du livre du Professeur LAFON « le test phonétique et la mesure de l’audition », donne les limites de la différence entre les erreurs phonétiques commises au niveau Nm+Bm et celles commises au niveau Nm :

img660 152

Pour le prochain article, il m’a semblé utile de fournir les listes de balayage, cochléaire, de recrutement, d’intégration en langue anglaise, espagnole et allemande.
Le test phonétique du Professeur LAFON a donc une portée internationale. Emoji

JYM

(1) Page 202 du livre du Professeur LAFON « le test phonétique et la mesure de l’audition ».
(2) Page 19 du Bulletin d’Audiophonologie « LE TEST PHONETIQUE THEORIE et PRATIQUE » Volume 2 – Numéro 1 – Année 1972.
(3) Page 199 du livre du Professeur LAFON « le test phonétique et la mesure de l’audition ».

LAFON 13 LA LISTE DE BALAYAGE (2)

« Deux renseignements nous sont donnés par la liste de balayage : les déformations à forte amplification en biauriculaire et les possibilités de discrimination dans le bruit, respectivement avec A et IA-BI. »(1)

« Deux renseignements nous sont donnés par la liste de balayage : les déformations à forte amplification en biauriculaire et les possibilités de discrimination dans le bruit, respectivement avec A et IA-BI. »(1)

La liste A ne dépend que des déformations générées par la seule cochlée.
La différence IA-BI, résultat de la modification de netteté due à l’adjonction de bruit, montre le niveau de perturbation de l’intégration.

Le Professeur LAFON nous écrit en page 116 de son livre « le test phonétique et la mesure de l’audition » quel événement lui a permis de conclure qu’une variation de netteté par adjonction de bruit permettait de connaître la valeur de l’intégration :
« De même, examinant de jeunes enfants, je me suis trouvé en présence d’une distorsion spatiale aggravée qui ne pouvait venir que d’une difficulté d’identification, l’audition tonale étant normale et l’oreille indemne de toute atteinte pathologique. Incidemment j’ai remarqué que la présence du bruit faisait apparaître beaucoup plus facilement ces distorsions à forte intensité. Ce fait m’a paru intéressant; il permettait en effet de faire la part de ce qui revenait à la cochlée et de ce qu’il fallait attribuer à des difficultés de discrimination. Il suffisait pour cela de faire une mesure comparative de deux éléments de liste sans bruit et deux autres avec bruit. Les intensités étaient choisies de telle sorte que le bruit soit presque aussi fort que la parole, les deux mesures étant effectuées à la même intensité: les intensités acoustiques semblables supprimaient l’incidence des altérations cochléaires puisque la mesure était comparative. J’avais choisi un niveau élevé, 90 dB, pour situer le message au-dessus du seuil d’audition en cas de perte tonale. Cette mesure était donc applicable aussi bien au sujet sourd qu’à l’entendant. »

Ces mêmes lignes, en langue anglaise, page  118 du livre du Professeur LAFON « the phonetic test and the measurement of hearing », pour une diffusion internationale Emoji :
« Moreover, when examining young children I had come across a form of aggravated scope distortion which could only be due to an identification difficulty, since the pure-tone treshold was normal and the era showed no signs of trouble. I remarked incidentally that the presence of noise greatly facilited this type of distortion at high intensity. This fact seemed interesting to me, since it offered the possibility of separating the part due to the cochlear from the part due to discrimination difficulties; all one had to do was to make a comparative measurement, using one list with noise and one without. Since the same sound intensity was used in both measurement the cochlear distortion may be assumed to be the same; and any further errors caused by the noise (which was nearly at the same level as the sound) can be attributed to identification difficulties. This measurement could also be carried out with children with a tonal loss; for this purpose I chose a new intensity, 90 dB above the threshold. »

Je ne peux m’empêcher, peut-être à tort, de tenter un parallèle entre un défaut d’intégration parfaitement mis en évidence et mesuré par la liste de balayage et la constatation d’Auditory Processing Disorders (TTA en français pour Trouble du Traitement Auditif) décrit par PhD Teri James BELLIS :
version française ;
http://translate.google.fr/translate?hl=fr&sl=en&u=http://www.asha.org/public/hearing/Understanding-Auditory-Processing-Disorders-in-Children/&prev=search
version anglaise ;
http://www.asha.org/public/hearing/Understanding-Auditory-Processing-Disorders-in-Children

Je ne peux m’empêcher également, peut-être à tort, de tenter un parallèle entre un défaut d’intégration parfaitement mis en évidence et mesuré par la liste de balayage avec ce que met en évidence le test ANL (Acceptable Noise Level) des Docteurs NABELEK, TUCKER et LETOWSKI:
version française ;
http://translate.google.fr/translate?hl=fr&sl=en&u=http://www.audiologyonline.com/articles/acceptable-noise-level-anl-research-956&prev=search
version anglaise ;
http://www.audiologyonline.com/articles/acceptable-noise-level-anl-research-956

Il me semble ainsi pouvoir dire qu’APD et ANL mettent en jeu l’intégration puisqu’il s’agit d’une modification de la netteté du message par adjonction de bruit. Mais j’ai l’impression, peut-être à tort, qu’APD et ANL n’ont pas véritablement conscience que c’est le mécanisme d’intégration qui sous-tend les résultats qu’ils obtiennent.

Revenons à la liste de balayage et aux résultats que nous pouvons en retirer pour une surdité de sénescence, cas que nous rencontrons quotidiennement. Ils nous sont donnés par le Professeur LAFON en pages 157 à 160 de son livre « le test phonétique et la mesure de l’audition »:

« a) Lorsque A est correctement reproduit et que IA-BI est également inférieur à 3, … il s’agit soit … soit encore d’une surdité de sénescence (audiogramme tonal et contexte clinique) sans distorsion, …
Par contre devant une surdité unilatérale on doit préciser la nature de l’atteinte tonale en utilisant la liste cochléaire. Il est intéressant dans ce cas de mesurer plusieurs niveaux d’intensité.
Quelle que soit la forme de l’audiogramme tonal nous pourrons nous trouver en face de plusieurs possibilités :
… Lorsque la distorsion s’améliore rapidement avec l’intensité et que seules quelques spirantes sont encore perturbées à forte intensité, il s’agit d’une surdité de perception sans distorsion…
b) Lorsque la distorsion en A est supérieure ou égale à 3, la différence IA-BI étant inférieure à 3 ou au chiffre correspondant donné précédemment lorsque la distorsion en A est supérieure à 5…
En présence d’une surdité de perception tout dépend du résultat de la liste cochléaire. Il ne peut s’agir en effet d’une atteinte rétro-cochléaire. L’intelligibilité phonétique s’améliore nettement avec l’intensité, même s’il persiste une légère distorsion, il s’agit d’une surdité banale sans particularité audiométrique. Si à forte intensité la distorsion comporte des éléments vocaliques, le test de recrutement permet de savoir quelle en est la nature: distorsions spécifiques du recrutement ou non.
c) Lorsque la distorsion en A est inférieure à 3, la différence IA-BI étant égale ou supérieure à 3, nous nous trouvons devant la même situation cochléaire que dans le premier paragraphe, mais une difficulté d’intégration s’est ajoutée…
d) Lorsque le distorsion A est supérieure à 3 et que la différence IA-BI est également supérieure à 3 ou au chiffre correspondant à la distorsion en A lorsqu’elle est supérieure à 5, l’audiogramme tonal permet d’orienter l’examen…
En cas de surdité de perception, la mesure cochléaire peut montrer une distorsion nettement améliorée avec l’augmentation de l’intensité, avec une différentielle d’intégration peu élevée, il s’agit d’une surdité de perception avec trouble d’intégration fonctionnel.
Lorsque la distorsion persiste avec l’intensité et que la mesure du recrutement est positive, il y a atteinte cochléaire spécifique et trouble d’intégration fonctionnel. Si la mesure du recrutement est négative et que la différentielle d’intégration est peu importante l’atteinte est encore mixte: lésionnelle cochléaire, fonctionnelle pour l’intégration.
Par contre lorsque la distorsion d’intégration est importante, il s’agit d’une atteinte lésionnelle des voies auditives, le plus souvent située entre le bulbe et les tubercules quadrijumeaux. »
Dans le prochain article j’aborderai la liste d’intégration qui, dans l’esprit du Professeur LAFON, est la suite logique de la liste de balayage dans le cas où la liste de balayage aurait détecté un trouble d’intégration.JYM(1) Page 157 du livre « le test phonétique et la mesure de l’audition ».