Le niveau de la surdité ouvre des mondes très différents (suite)
« … Le deuxième groupe des déficiences auditives moyennes, que représentent les pertes auditives de 50 à 70 dB, est tout à fait adaptable à la vie sociale si le diagnostic est précoce, l’appareillage bien conduit, la prise en charge éducative adaptée, la surveillance médicale et orthophonique régulière, le suivi social, en particulier scolaire, attentif. Sans appareillage il ne faut pas escompter un comportement social normal. Il faut aussi éviter de considérer ces enfants comme handicapés, en leur appliquant des méthodes inadaptées, en particulier celles que l’on peut préconiser dans les surdités profondes. Le cursus scolaire doit être normal s’il n’y a pas de handicap associé, les projets pédagogiques doivent être ceux des autres enfants, le milieu social familial est le seul qui convienne sauf en cas de carences graves, de l’ordre de celles qui posent des problèmes, même pour un enfant entendant. S’il existe des troubles du comportement ils ont été créés par des maladresses éducatives et ne relèvent que d’une psychothérapie complémentaire et surtout d’une guidance parentale qui, n’ayant pas besoin de séances très fréquentes, peut-être suivie par n’importe quelle famille, en France tout au moins. Un bilan psychiatrique peut faire la part d’un handicap mental associé éventuel, en sachant bien que le plus souvent, le trouble est induit par la perturbation relationnelle de la surdité et que de toute façon, si ce handicap mental existe réellement, ce qui n’est pas évident, il est considérablement aggravé lorsque la déficience auditive est moyenne. On le comprend plus aisément pour les déficiences auditives sévères et surtout profondes Continuer la lecture de « LAFON 62 AUDITION ET LANGAGE (22) »