LAFON 13 LA LISTE DE BALAYAGE (2)

"Deux renseignements nous sont donnés par la liste de balayage : les déformations à forte amplification en biauriculaire et les possibilités de discrimination dans le bruit, respectivement avec A et IA-BI."(1)

« Deux renseignements nous sont donnés par la liste de balayage : les déformations à forte amplification en biauriculaire et les possibilités de discrimination dans le bruit, respectivement avec A et IA-BI. »(1)

La liste A ne dépend que des déformations générées par la seule cochlée.
La différence IA-BI, résultat de la modification de netteté due à l’adjonction de bruit, montre le niveau de perturbation de l’intégration.

Le Professeur LAFON nous écrit en page 116 de son livre « le test phonétique et la mesure de l’audition » quel événement lui a permis de conclure qu’une variation de netteté par adjonction de bruit permettait de connaître la valeur de l’intégration :
« De même, examinant de jeunes enfants, je me suis trouvé en présence d’une distorsion spatiale aggravée qui ne pouvait venir que d’une difficulté d’identification, l’audition tonale étant normale et l’oreille indemne de toute atteinte pathologique. Incidemment j’ai remarqué que la présence du bruit faisait apparaître beaucoup plus facilement ces distorsions à forte intensité. Ce fait m’a paru intéressant; il permettait en effet de faire la part de ce qui revenait à la cochlée et de ce qu’il fallait attribuer à des difficultés de discrimination. Il suffisait pour cela de faire une mesure comparative de deux éléments de liste sans bruit et deux autres avec bruit. Les intensités étaient choisies de telle sorte que le bruit soit presque aussi fort que la parole, les deux mesures étant effectuées à la même intensité: les intensités acoustiques semblables supprimaient l’incidence des altérations cochléaires puisque la mesure était comparative. J’avais choisi un niveau élevé, 90 dB, pour situer le message au-dessus du seuil d’audition en cas de perte tonale. Cette mesure était donc applicable aussi bien au sujet sourd qu’à l’entendant. »

Ces mêmes lignes, en langue anglaise, page  118 du livre du Professeur LAFON « the phonetic test and the measurement of hearing », pour une diffusion internationale Emoji :
« Moreover, when examining young children I had come across a form of aggravated scope distortion which could only be due to an identification difficulty, since the pure-tone treshold was normal and the era showed no signs of trouble. I remarked incidentally that the presence of noise greatly facilited this type of distortion at high intensity. This fact seemed interesting to me, since it offered the possibility of separating the part due to the cochlear from the part due to discrimination difficulties; all one had to do was to make a comparative measurement, using one list with noise and one without. Since the same sound intensity was used in both measurement the cochlear distortion may be assumed to be the same; and any further errors caused by the noise (which was nearly at the same level as the sound) can be attributed to identification difficulties. This measurement could also be carried out with children with a tonal loss; for this purpose I chose a new intensity, 90 dB above the threshold. »

Je ne peux m’empêcher, peut-être à tort, de tenter un parallèle entre un défaut d’intégration parfaitement mis en évidence et mesuré par la liste de balayage et la constatation d’Auditory Processing Disorders (TTA en français pour Trouble du Traitement Auditif) décrit par PhD Teri James BELLIS :
version française ;
http://translate.google.fr/translate?hl=fr&sl=en&u=http://www.asha.org/public/hearing/Understanding-Auditory-Processing-Disorders-in-Children/&prev=search
version anglaise ;
http://www.asha.org/public/hearing/Understanding-Auditory-Processing-Disorders-in-Children

Je ne peux m’empêcher également, peut-être à tort, de tenter un parallèle entre un défaut d’intégration parfaitement mis en évidence et mesuré par la liste de balayage avec ce que met en évidence le test ANL (Acceptable Noise Level) des Docteurs NABELEK, TUCKER et LETOWSKI:
version française ;
http://translate.google.fr/translate?hl=fr&sl=en&u=http://www.audiologyonline.com/articles/acceptable-noise-level-anl-research-956&prev=search
version anglaise ;
http://www.audiologyonline.com/articles/acceptable-noise-level-anl-research-956

Il me semble ainsi pouvoir dire qu’APD et ANL mettent en jeu l’intégration puisqu’il s’agit d’une modification de la netteté du message par adjonction de bruit. Mais j’ai l’impression, peut-être à tort, qu’APD et ANL n’ont pas véritablement conscience que c’est le mécanisme d’intégration qui sous-tend les résultats qu’ils obtiennent.

Revenons à la liste de balayage et aux résultats que nous pouvons en retirer pour une surdité de sénescence, cas que nous rencontrons quotidiennement. Ils nous sont donnés par le Professeur LAFON en pages 157 à 160 de son livre « le test phonétique et la mesure de l’audition »:

« a) Lorsque A est correctement reproduit et que IA-BI est également inférieur à 3, … il s’agit soit … soit encore d’une surdité de sénescence (audiogramme tonal et contexte clinique) sans distorsion, …
Par contre devant une surdité unilatérale on doit préciser la nature de l’atteinte tonale en utilisant la liste cochléaire. Il est intéressant dans ce cas de mesurer plusieurs niveaux d’intensité.
Quelle que soit la forme de l’audiogramme tonal nous pourrons nous trouver en face de plusieurs possibilités :
… Lorsque la distorsion s’améliore rapidement avec l’intensité et que seules quelques spirantes sont encore perturbées à forte intensité, il s’agit d’une surdité de perception sans distorsion…
b) Lorsque la distorsion en A est supérieure ou égale à 3, la différence IA-BI étant inférieure à 3 ou au chiffre correspondant donné précédemment lorsque la distorsion en A est supérieure à 5…
En présence d’une surdité de perception tout dépend du résultat de la liste cochléaire. Il ne peut s’agir en effet d’une atteinte rétro-cochléaire. L’intelligibilité phonétique s’améliore nettement avec l’intensité, même s’il persiste une légère distorsion, il s’agit d’une surdité banale sans particularité audiométrique. Si à forte intensité la distorsion comporte des éléments vocaliques, le test de recrutement permet de savoir quelle en est la nature: distorsions spécifiques du recrutement ou non.
c) Lorsque la distorsion en A est inférieure à 3, la différence IA-BI étant égale ou supérieure à 3, nous nous trouvons devant la même situation cochléaire que dans le premier paragraphe, mais une difficulté d’intégration s’est ajoutée…
d) Lorsque le distorsion A est supérieure à 3 et que la différence IA-BI est également supérieure à 3 ou au chiffre correspondant à la distorsion en A lorsqu’elle est supérieure à 5, l’audiogramme tonal permet d’orienter l’examen…
En cas de surdité de perception, la mesure cochléaire peut montrer une distorsion nettement améliorée avec l’augmentation de l’intensité, avec une différentielle d’intégration peu élevée, il s’agit d’une surdité de perception avec trouble d’intégration fonctionnel.
Lorsque la distorsion persiste avec l’intensité et que la mesure du recrutement est positive, il y a atteinte cochléaire spécifique et trouble d’intégration fonctionnel. Si la mesure du recrutement est négative et que la différentielle d’intégration est peu importante l’atteinte est encore mixte: lésionnelle cochléaire, fonctionnelle pour l’intégration.
Par contre lorsque la distorsion d’intégration est importante, il s’agit d’une atteinte lésionnelle des voies auditives, le plus souvent située entre le bulbe et les tubercules quadrijumeaux. »
Dans le prochain article j’aborderai la liste d’intégration qui, dans l’esprit du Professeur LAFON, est la suite logique de la liste de balayage dans le cas où la liste de balayage aurait détecté un trouble d’intégration.JYM(1) Page 157 du livre « le test phonétique et la mesure de l’audition ».

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.