LAFON 20 NOURRISSON ET PERSONNE ÂGÉE, MÊME FINALITÉ

J’abandonne le fil de mes parutions car je viens de lire le blog de Xavier « Apprentissage, rééducation précoce et déclin cognitif ».
Cela m’a fait immédiatement pensé à ceci :
En 1985 le Professeur J.C. LAFON intervient, avec d’autres éminentes personnalités, dans une émission d’Igor BARRERE diffusée sur FR 3.
Le titre de cette émission : « ENTENDRE ».
On peut obtenir cette émission, moyennant quelques euro, sur INA (Institut National de l’Audiovisuel) :
http://www.ina.fr/video/CAC85110022/entendre-video.html
L’extrait suivant se trouve entre les minutes 33.45 – 35.56.

Interrogé par une personne (que je nommerai Q comme questionneur), le Professeur J.C. LAFON (que je nommerai Pr) répond :

  •  »
    Q : Une fois que le langage est acquis, c’est définitif. Une acquisition pour toujours.
  • Pr : Non, pas du tout.
    Le langage doit être entretenu pour persister, comme la parole d’ailleurs.
    Il faut parler, il faut écouter pour garder son acquis.
    L’acquis se perd progressivement.
  • Q : Donc, dans les surdités acquises, il faut faire très attention.
  • Pr : Ah ! Surtout d’abord à la parole.
    C’est la première chose qui commence à disparaître ou à se détériorer.
    La parole devient plus rapide, la mélodie n’est plus très bonne, l’articulation, on parle au rythme de sa pensée.
    Autrement dit l’articulation devient plus floue, plus estompée et donc moins intelligible.
    Le langage moins, parce que la surdité acquise, en tout cas chez l’adulte, a la possibilité de lire et donc d’avoir un contact avec la langue donc de garder, à travers la lecture, les acquis de langage qu’il n’a plus aussi bien à travers son audition.
  • Q : C’est la parole donc qui risque d’être abîmée ?
  • Pr : La parole oui plutôt.
    La parole plutôt.
    Par contre, chez les personnes âgées où il y a un problème de langage, parce que le langage se détériore progressivement avec l’âge, c’est inéluctable, cela fait partie de la vie et de la sénescence et du vieillissement.
    Si on n’entretient pas un niveau de langage, on n’arrive plus à récupérer ce niveau là parce que l’apprentissage chez la personne âgée est très difficile.
    On ne réapprend pas un langage qu’on a perdu.
    Et il faut faire très attention chez les personnes âgées de socialiser la personne.
    C’est-à-dire, dès qu’elle commence à être à-part, à s’écarter du groupe familial, à quitter les discussions.
    Il faut, à ce moment-là veiller, d’une part à son niveau de langage, d’autre part à son niveau d’audition, l’audition qui est la clé de la communication, donc la clé du développement du langage.
    Il faut appareiller précocement les personnes âgées.
    C’est assez curieux de voir qu’on retrouve chez le vieillard ce qu’on a chez le nourrisson.
    On appareille le nourrisson pour qu’il ait un accès au langage et qu’il construise son langage avec des traits acoustiques.
    Et chez le vieillard, on appareille précocement de la même façon, pour sa communication. »

 

Xavier merci. Quel merveilleux et combien important métier que le nôtre !

Ton blog me confirme aussi dans mon intention de traiter au Congrès (si l’on veut bien encore de moi en 2016 Emoji) un sujet qui évoquerait l’Audition, le Langage, de l’Audition au Langage.

JYM

2 réflexions sur « LAFON 20 NOURRISSON ET PERSONNE ÂGÉE, MÊME FINALITÉ »

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