Pour clore cette parenthèse INA, j’aimerais encore porter à votre connaissance ce que disait le Professeur LAFON, en 1985, toujours dans la même émission d’Igor BARRERE diffusée sur FR 3.
Le titre de cette émission : « ENTENDRE ».
On peut obtenir cette émission, moyennant quelques euro, sur INA (Institut National de l’Audiovisuel) :
http://www.ina.fr/video/CAC85110022/entendre-video.html
L’extrait d’aujourd’hui se trouve entre les minutes 15.18 – 16.53.
Interrogé par une personne (que je nommerai Q comme questionneur), le Professeur J.C. LAFON (que je nommerai Pr) répond :
- » Q : Dans l’oreille, il y a un organe qui renseigne sur la position qu’a le corps par rapport à l’espace ?
- Pr : Oui, c’est très curieux.
Ca a toujours posé un problème de savoir pourquoi l’appareil vestibulaire était à côté de l’appareil cochléaire, l’appareil de l’audition à côté de l’appareil de l’équilibre, avec les mêmes liquides, avec une pathologie semblable ; on a souvent surdité et vertiges, donc deux symptômes d’une même maladie si vous le voulez.
Mais en fait ça se comprend très bien.
Le vestibule est le système qui permet de savoir où l’on se situe, donc avec la gravité, la statique, et nous renseigne sur la dynamique, c’est-à-dire sur le mouvement ; les mouvements de la tête, les déplacements, etc…
- Q : Plus ou moins rapides, plus ou moins lents.
- Pr : Plus ou moins rapides…
C’est-à-dire ça nous renseigne où nous sommes, nous, par rapport à l’environnement.
Et l’oreille acoustique nous donne l’image de l’environnement et nous situe l’environnement par rapport à nous.
Ce sont deux images parfaitement concordantes.
- Q : Comment l’oreille peut-elle nous donner l’image de l’environnement par rapport à nous ?
- Pr : En acoustique…
Quand vous êtes dans une pièce, vous avez des réverbérations.
Ces réverbérations vous renseignent sur le volume de la pièce, sur la nature des parois, sur l’existence d’ouvertures, sur des parois lisses, sur des parois protégées, etc… en acoustique.
Elles vous renseignent donc sur le lieu où vous êtes dans son volume.
Elles vous renseignent aussi sur la distance des choses, par l’écho.
Vous savez, quand on est en montagne et qu’on fait « oh oh ! oh oh ! », on sait la distance par l’écart entre le son qu’on a produit et le son qu’on a entendu. »
Vous allez sûrement relire ces phrases plusieurs fois.
Peut-être pour les trouver d’une banalité affligeante, peut-être pour les trouver géniales car elles répondent à une question que vous vous posez depuis longtemps.
JYM