Continuons par la distance.
………. 2) ÉCHO / DISTANCE :
Quand on est en montagne et que l’on crie, on entend un écho qui nous revient. Si le temps entre le moment de l’émission vocale et le retour à nos oreilles est supérieur à 60 millisecondes, on perçoit un écho.
« Nous entendons le temps qui sépare deux signaux acoustiques. S’il est supérieur à 60 millisecondes on entend un écho : il y a séparation auditive, intervalle, entre un son et son renvoi. Cette distance dans l’air est de vingt quatre mètres, elle correspond donc à une paroi réverbérante située à 12 mètres et plus »(1).
Exemple : prenons 70 millisecondes (pour être supérieur à 60 millisecondes et faciliter le calcul). Dans l’air, la vitesse du son est d’environ 340 m/s. Comme x = vt (distance x, vitesse v, temps t), on trouve x = 340 x 0.07 donc quasiment x = 24 mètres. Pour que le son parcourt au total aller/retour ces 24 mètres, c’est que la paroi réverbérante est située à 12 mètres.
On a donc la notion de distance grâce à l’écho.
« Il parait évident que l’oreille est la porte du langage verbal tellement évident qu’on oublie que c’est loin d’être sa fonction essentielle. Il faut en effet distinguer la fonction secondaire de l’oreille dans la transmission des éléments acoustiques qui serviront aux codes de la communication, de la fonction primaire, qui la commande, qui est celle de la perception de l’environnement. Non seulement la direction des sons dépend de l’oreille mais la distance aussi est acoustique. C’est l’écho et l’intervalle de temps de cet écho qui nous apporte, dès les premiers mois, des indications sur les distances des objets réfléchissant l’onde acoustique. L’absorption des sons, leur non-réflexion, apportent une sensation de profondeur, une « imprécision d’infini ». L’enfant sourd n’a pas cette dimension du monde. La distance des objets est une inconnue. La vision n’y supplée que par conditionnement dans la création de la perspective. Le monde est sans profondeur pour l’enfant sourd »(1)
« Le sourd enfant… a des difficultés à connaitre les distances, il se heurte aux choses, il faut qu’il ait le contact pour qu’il se rende compte qu’il y a quelque chose devant lui. Le monde extérieur est structuré sans un de ses aspects très important »(2).
« On le constate dans l’activité des jardins d’enfants spécialisés, l’enfant se heurte aux objets et aux choses, il programme difficilement la dynamique de son déplacement. Dans l’appréciation du geste de préhension, Shirley Vinter a montré une différence significative entre l’entendant et le sourd »(3).
JYM
Bonnes Fêtes à tous
(1) Professeur J.C. LAFON « les enfants déficients auditifs » page 19.
(2) Professeur J.C. LAFON « texte sur le langage exposé oral Délémont 1977 » page 61.
(3) Professeur J.C. LAFON « les enfants déficients auditifs » page 104.