LAFON 73 EN DIRECT DE 1994 (1)

Nous sommes fin mai 1994.

Je suis tout heureux car j’ai réussi à obtenir du Professeur Jean-Claude LAFON qu’il intervienne durant deux jours au siège parisien de l’entreprise pour laquelle je travaille.

Une petite dizaine d’Audioprothésistes est là pour l’écouter.

J’enregistre ses paroles sur cassettes à bande magnétique.

Ce que je vous propose en est une retranscription écrite, non in extenso car malheureusement certaines cassettes s’avéreront de mauvaise qualité et donc inaudibles à l’écoute.

Je m’en veux encore !

Professeur Jean-Claude LAFON :

« L’oreille est une interface qui transforme le signal acoustique en potentiels nerveux. Elle n’a pas de fonction propre dans la reconnaissances des formes. »

« Dans la phrase « Eugène va tricher » : 180 ouvertures laryngées par seconde pour le « Eu » / 170 ouvertures laryngées par seconde pour le « è » / 160 ouvertures laryngées par seconde pour le « a » / 180 ouvertures laryngées par seconde pour le « i » / 140 ouvertures laryngées par seconde pour le « er ». »

« C’est l’énergie qui fait varier l’oreille. Energie = vitesse de variation de la pression. »

« Les formants des enfants sont plus aigus que ceux des adultes. »

« La parole est un geste. Le point d’articulation = changement dans le geste. »

« Plus le rythme de la parole est rapide (équivalent d’aigu), plus les formants sont difficiles à percevoir : on ne peut comprendre la parole quand elle est aiguë. Plus on va dans un registre grave, mieux on comprend la parole : l’intelligibilité et l’impact en sont augmentés. »

« Le timbre est donné par des systèmes périodiques pas très réguliers. La hauteur est donnée par des systèmes périodiques très réguliers. »

« La définition du timbre, que ce soit une voyelle ou du bruit (= consonne) est la même : ce sont des intervalles de temps qui tournent autour d’une moyenne et qui restent autour de cette moyenne (qui est en fait la tonalité de la consonne). »

« Il est de 4000-8000 Hz pour le « s », 4000-9000/12000 pour le « f ». L’audition de ces consonnes là peut être altérée avec une petite baisse des aigus. »

« Quand on dit une phrase, les différences d’un sujet à l’autre sont énormes. Les paramètres de mélodies, de hauteur, de prosodie, de passage voyelle-consonne, de consonne-voyelle, de timbre, sont l’empreinte de chaque sujet. »

JYM

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