Mieux que « Closer », plus intéressant que « Détective », plus informatif que « Mens’s Health »… quoique…
Mieux que « Closer », plus intéressant que « Détective », plus informatif que « Mens’s Health »… quoique…
Voici enfin la vérité sur ce qui se cachait dans l’ISTS !
Scène du quotidien de l’audio qui fait de la mesure in-vivo :
Alors que vous êtes concentré(e) au maximum sur le réglage d’aides auditives à 458 canaux, sept TK et connexion sans fil à un four micro-ondes, dont on vous a fait la promotion au congrès, et qu’en même temps tourne en boucle l’ISTS, le patient vous dit soudain : « Mais je comprends rien, là ! ». Et par la même occasion fait échouer la mesure…
Oui, vous allez enfin connaitre, grâce au blog audio, l’histoire qui se cache au coeur de l’ISTS.
Rien de bien méchant, aucun croissant à l’horizon, pas de cueilleur de champignon kidnappé quelques heures par des Vénusiens ni de nouveau régime pour retrouver des pectoraux d’enfer en quatre semaines (je lis des trucs intéressants chez mon coiffeur !), bref: pas de quoi faire des cauchemars…
Voici enfin enfin révélée l’histoire en français:
Trouvé ici (avec les autres langues) dans la section « Original speech files of the ISTS and IFFM ».
Lorsque l’on règle un appareil selon la méthode DSL 5.0a et que l’on souhaite visualiser les cibles ou les courbes de réponse avec entrée en signal vocal (ISTS par exemple), on se rend compte que certains (mais pas tous !) logiciels affichent deux courbes de « saturation » :
Lorsque l’on règle un appareil selon la méthode DSL 5.0a et que l’on souhaite visualiser les cibles ou les courbes de réponse avec entrée en signal vocal (ISTS par exemple), on se rend compte que certains (mais pas tous !) logiciels affichent deux courbes de « saturation » :
La plus haute correspond bien à notre inconfort mesuré point par point puis transposé en dB SPL au tympan, la seconde, plus basse, est appelée « cible BOLT ».
En fouinant chez mon ami Google, on trouve : BOLT = record du 100m en 9’58 … non, Xavier, recommence !
Bref, en fouillant mieux, on trouve BOLT = Broadband Output Limiting Target, ou Cible de Limitation de Sortie pour Signaux Large Bande (sous entendu « large bande fréquentielle », la parole par exemple).
Il s’agit donc d’une cible lorsque l’on travaille, ou souhaite visualiser le niveau de saturation avec signaux vocaux.
Cette cible est environ 13dB en-dessous du seuil d’inconfort transposé en dB SPL :
Elle correspond en fait à la mesure LTASS d’un signal vocal, pondéré en 1/3 d’octave (pourquoi le 1/3 d’octave pour la voix), qui serait émis à 82dB SPL (ça crie, mais ce n’est pas pire qu’un balayage à 90dB SPL…), sachant que les crêtes d’un tel signal doivent se situer quelques dB en-dessous de l’inconfort mesuré en sons purs.
La précision de ces tests est toute anglo-saxonne, sachant qu’il y a chez eux une forte notion de responsabilité juridique : pouvoir prouver à tout moment que tous les moyens ont été utilisés pour réhabiliter l’audition au mieux, sans risquer détériorer l’audition non plus.
Mais enfin, il ne nous est pas interdit de faire, nous aussi, du travail correct et précis, sans tomber dans quand même dans la paranoïa, sachant qu’un seuil d’inconfort est des fois très subjectif, c’est le cas de le dire.
Vous trouverez dans cet article, pages 181 à 183, l’explication de cette cible BOLT.
Pour les possesseurs d’Affinity (avec l’option REM) en version 1.x ou 2.0x, il est possible d’importer un test déjà prédéfini sous la forme d’un fichier .iax .
Pour les possesseurs d’Affinity (avec l’option REM) en version 1.x ou 2.0x, il est possible d’importer un test déjà prédéfini sous la forme d’un fichier .iax .
Si vous êtes intéressés, à la fois par les mesures in-vivo (c’est un minimum !) et par le fait de tester in-vivo les aides auditives sans avoir à désactiver les algoritmes de traitement du signal ou sans utiliser les fonctions type « test-REM » des logiciels fabricants, il est possible pour celà d’utiliser le Signal Vocal International de Test (ISTS).
Ce signal est téléchargeable sur le site de l’EHIMA sous la forme d’un fichier .wav que vous copierez ensuite dans le dossier « Mes documents ». L’avantage énorme d’Affinity est de pouvoir utiliser comme signal de mesure n’importe quel fichier .wav que vous lui fournirez (le meilleur comme le pire, donc !), mais justement, l’ISTS est calibré, son spectre est connu, c’est de la voix « réelle », bref, un excellent candidat pour la mesure in-vivo ou chaîne de mesure (caisson).
Sur Affinity 1.x, on peut mesurer le niveau de sortie oreille nue (REUR), le gain étymotique (GNO ou REUG) sera automatiquement calculé. Le calcul du gain d’insertion est fait dès la mesure avec appareil, mais le niveau de sortie appareillé (REAR) n’est pas de lecture aisée, d’une part car sur cette version logicielle d’Affinity le seuil en dB SPL n’est pas représenté (c’est pour le moins gênant…), également, cette version logicielle ne permet pas la visualisation des crêtes et creux du signal. On travaillera essentiellement en gain d’insertion (REIG) sur cette version et c’est bien dommage.
Sur Affinity 2.0x, le logiciel a été totalement refondu et permet la visualisation des niveaux de sortie avec appareil (REAR) avec signal vocal en entrée, notamment grace à l’excellente possibilité d’affichage de la dynamique du signal (fonction « display peaks and valleys »). Sur Affinity 2.0x l’ ISTS est inclus dans la liste des signaux, pas besoin d’aller le récupérer dans les fichiers sons comme dans la version 1.x.
Après plusieurs mois de tatonnements, essais en tous genres, recherche de différents modes de lissage, étalonnages, etc… je suis arrivé sous Affinity 2.0 à créer un test qui me semble tenir la route, assez exhaustif (REUR, REUG, REAR, REIG, RECD, y’en aura pout tout le monde !!), et uniquement au signal vocal.
Surtout, je le redis, rien que pour l’affichage des niveaux de sortie (REAR) à la voix (ISTS) et affichage de la dynamique, on ne peut pas mieux faire pour savoir ce que le patient entend vraiment (pour le « comprend vraiment », c’est autre chose…):
Niveaux de sortie avec AA et ISTS en entrée 62/75dB SPL
L’étalonnage des sondes doit se faire face au HP, en dehors de la tête du patient, en tenant le casque REM à 40cm du HP (pour avoir testé, cette méthode donne de meilleurs résultats sur l’émission du signal)
Le test commence par la mesure du REUR (réponse du conduit nu). Avant cette mesure, une équalisation en fréquence se fera une fois pour toutes et le micro de référence s’arrêtera ensuite pour le reste des tests: pendant cette équalisation, veillez à ce que le patient regarde le HP, ne bouge pas et soit TRES silencieux.
Le REUG (gain naturel de l’oreille) est calculé automatiquement à partir de la mesure précédente.
Si ça vous dit, vous pouvez ensuite effectuer les mesures de gain d’insertion (un seul niveau prédéfini à 62dB SPL, mais vous pouvez faire varier l’intensité d’entrée).
Et surtout, la mesure des niveaux de sortie appareillé (REAR) avec affichage de la dynamique vocale vous renseignera sur la perception de votre patient pour trois niveaux: 55, 62 et 75dB SPL d’entrée (image plus haut).
Eventuellement, mesure Visible Speech (attention, moyenne obtenue après 8sec et facteur de lissage 7)
Et RECD si besoin…
Quelques précautions:
Tous les tests sont en mode « continu »: vous devez les arrêter vous-même, idéalement après un 10aine de secondes (après le mot « poderos » par exemple, bon courage 😉 ) pour qu’une intégration correcte puisse se faire (y compris pour le REUR).
Ma sortie son est définie sur FF2, si vous utilisez une autre sortie, veuillez la renseigner.
Le calque d’impression est créé.
J’utilise DSL V. 5 adulte et signal voix, je ne discuterai pas politique… mais vous pouvez changer la formule.
Téléchargez ce test, copiez le dans « mes documents » ou ailleurs et dans le module REM faites « Menu »–> » »Configuration »–> »Configuration REM440″–> »Importer » et allez chercher le fichier REM ISTS.iax.
Voilà, aucune excuse maintenant pour ne pas utiliser la fonction REM de ce merveilleux joujou !
Ce signal sous copyright de l’EHIMA (European Hearing Instrument Manufacturing Association) a été élaboré en collaboration avec l’ISMADHA en 2007 dans le but de tester les aides auditives les plus récentes.
Ce signal sous copyright de l’EHIMA (European Hearing Instrument Manufacturing Association) a été élaboré en collaboration avec l’ISMADHA en 2007 dans le but de tester les aides auditives les plus récentes.
En effet, soit certains signaux de test ne sont pas utilisables en raison de leur connotation « bruit » par les aides auditives actuelles, y compris certains signaux vocaux artificiels de type ICRA, soit ces signaux vocaux ne sont pas utilisables de façon internationale par leur connotation linguistique.
L’ISTS (International Speech Test Signal) a été créé dans le but d’une utilisation standardisée et internationale.
Il est composé de voix de femmes (21 locutrices différentes) lisant un texte dans six langues différentes.
Vous trouverez de plus amples informations sur son élaboration et ses caractéristiques sur le site de l’EHIMA .
Je l’utilise à titre personnel pour les mesures in-vivo ou en chaîne de mesure. Pour un petit aperçu des courbes obtenues et des caractéristiques spectrales et temporelles du signal: ce doc sur le site France Audiologie.
Pour aller plus loin: un pdf d’une présentation faite au AAA 2010 sur l’élaboration de l’ISTS. Rien ne fut laissé au hasard…
Une dernière chose: il est conseillé d’utiliser ce signal à des niveaux « standards » pour la voix (de 55 à 75dB SPL d’entrée).